Calcul Scientifique, chaleur fatale ? Numérique et écologie

Calcul scientifique et chaleur fatale : quelle empreinte environnementale du numérique ?

Emmanuel Quemener est ingénieur de recherche au Centre Blaise Pascal de simulation et modélisation numérique (CBPsmn), en charge de ressources d'informatique scientifique regroupant plus de 300 machines, notamment Cloud@CBP. Comme pilote d'essais informatiques, il s'occupe également du projet "Immersion Cooling" et développe des techniques de réutilisation des matériels ou d'exploitation de la chaleur fatale des équipements.

Ralf Everaers est Professeur de Physique à l'ENS de Lyon, expert en Physique Statistique Computationnelle de la matière molle et biologique et directeur du CBPsmn, le mésocentre qui mutualise les moyen de calcul des laboratoires de recherche de l'école et propose une infrastructure pour l'enseignement du numérique aux départements.

Viviane Delattre, est Directrice des système d'information et pilote du Groupe de travail "Numérique Responsable".

Ils vous proposent une conférence dont voici le résumé :

"Partout, nous entendons parler de l'empreinte environnementale du numérique et de sa part croissante dans le dérèglement climatique. Si nous en sommes tous de plus en plus utilisateurs, pour la communication ou la bureautique, force est de constater que les scientifiques calculent beaucoup et toujours plus. Alors la premiere question est pourquoi. Après tout, Newton et Einstein se sont très bien débrouillés sans ordinateur. 
 
Dans cette conférence, nous commencerons par une brève introduction de la raison d'être du calcul scientifique suivi par une illustration de l'évolution da la puissance de calcul des ordinateurs. Si l'évolution de leur efficacité est presque aussi spectaculaire, on verra que l'empreinte environnementale de leur production et de leur consommation d'électricité sont importantes.
 
Ensuite, nous verrons comment le Centre Blaise Pascal, depuis sa création, a entrepris de limiter autant que possible cette empreinte environnementale. Il s'agit de valoriser au maximum l'ensemble des composants informatiques, en prolongeant leur durée de vie et en les détournant de leurs usages originels. 
 
Puis nous aborderons les entrailles de ces machines, qui utilisent toutes un composant élémentaire, la porte logique. Celle-ci produit un "déchet" dans son exploitation, la chaleur dite « fatale ». Nous conclurons par la valorisation de cette "chaleur fatale", en détaillant les initiatives originales mises en oeuvre depuis plusieurs années sur l'ensemble du campus : immersion de machines directement dans l'huile,  distribution des "AnchIAles" dans les bureaux en hiver pour les chauffer...

Enfin, nous vous donnerons quelques conseils pratiques pour diminuer l'impact du numérique, en prévision de la journée « Numérique Responsable » planifiée au mois de juin."